LEXIQUE DE L'AVIATION - Lettre D

DÉCLINAISON :
Angle existant entre la direction du Nord géographique et celle du Nord magnétique. Elle varie avec le lieu et avec le temps. Actuellement, elle diminue de 6 minutes par an. Elle est positive si le Nord magnétique est à l'est du Nord géographique et négative inversement. Elle est actuellement de 3° 40' à MONTPELLIER (au 1-1- 72).
Les lignes d'égale déclinaison s'appellent isogones

DÉCOLLAGE :
C'est le rêve le plus ancien de l'humanité : quitter le sol sur un engin plus lourd que l'air, mû par sa seule force motrice. Cela c'est produit le 9-10-1890 grâce à l'AVION construit par Clément ADER. Mais, ce n'est que le 17-12-1903 que les frères WRIGHT décolleront à plusieurs reprises, le décollage était suivi d'un vol (maximum 284 m, 4 à 5 m d'altitude, 19 secondes).
Deux conditions doivent être réunies simultanément pour que le décollage soit possible.
Vitesse suffisante pour créer la portance.
2° Angle d'incidence tel qu'il donne la portance maximum sans arriver au décrochage.
Le décollage pour des avions normaux, c'est-à-dire non surpuissants, se déroule de la façon suivante, aussi bien en aviation grandeur qu'en modèle réduit (VCC ou RC) :
1° Mettre pleins gaz, profondeur en position cabré.
2° Dès que l'appareil roule, repousser progressivement le manche dans le secteur neutre pour soulager la roulette de queue.
3° La vitesse augmentant, pousser légèrement le manche vers l'avant pour mettre la profondeur en position piqué. Cela soulève la queue et le fuselage va se placer horizontalement par rapport à la piste.
Attention à l'effet gyroscopique : l'avion aura tendance à s'embarquer à gauche.
4° Dès que la vitesse est suffisante, augmenter l'angle d'incidence en tirant sur le manche légèrement, l'appareil décolle.
5° Dès lors, la suppression de la résistance provoquée par le roulement est efficace et la vitesse augmente rapidement. Ramener la profondeur au neutre afin d'augmenter encore la vitesse. C'est le palier, qui se fait très près du sol. S'il y a lieu, rentrer le train.
6° la vitesse de montée étant atteinte,prendre l'angle de montée.
Ces opérations se réalisent aussi bien avec le manche à balai de l'avion que le stick du poste émetteur de radiocommande, que de la poignée de pilotage en VCC. Elles sont plus ou moins rapides, suivant que la puissance du moteur est plus ou moins grande par rapport au poids de l'appareil.
Pour les avions tricycles, le 2° et le 3° sont supprimés, il faut, au contraire, dès que possible, tirer légèrement sur le manche pour décoller la roue avant sans cependant mettre l'avion en cabré.
La vitesse de décollage est exactement la même que la vitesse d'atterrissage.

DÉCOLLEMENT :
Rien de commun avec ce qui est arrivé à Louis XVI le 21 janvier 1793.
Il s'agit du moment où les filets d'air cessent d'avoir sur l'extrados de l'aile un écoulement laminaire, pour adopter un régime d'écoulement tourbillonnaire. Cela a pour effet d'augmenter la traînée et de diminuer la portance et d'annoncer à bref délai le décrochage.
Cela se produit lorsque l'angle d'incidence devient trop grand (supérieur à 15, 18°).

DÉCOMPRESSION EXPLOSIVE :
Brusque passage de la pression intérieure de la cabine d'un avion à la pression régnant à l'extérieur à haute altitude. Elle provoque la mort immédiate.

DÉCROCHAGE :
Phénomène de décollement des filets d'air de l'extrados de l'aile quand la corde de l'aile fait avec sa trajectoire un angle d'incidence trop élevé appelé angle de décrochage (12 à 16°). Dès lors, la portance diminue rapidement pour avoisiner 0. L'appareil bascule sur son axe de tangage, et s'abat brutalement à la verticale. A ce moment-là, l'angle d'incidence est égal à 0, la trajectoire étant verticale. La vitesse augmente et l'appareil reprend de lui-même une position normale, mals avec un excédent de vitesse qui va le faire monter. Sur un planeur, le décrochage se produit à la fin d'une chandelle alors qu'il a toujours une pente de montée, mais pas assez de vitesse pour maintenir cette montée. C'est ce qu'on appelait la perte de vitesse. Sur un avion, le moteur peut maintenir l'appareil en trajectoire horizontale avec une assiette très cabrée. C'est ce qu'on appelle le vol au second régime. Position dangereuse, où une légère augmentation de l'angle provoque le décrochage, sauf sur des appareils munis de dispositifs spéciaux.
Un planeur au treuil peut décrocher si la traction est trop faible par rapport à son angle d'incidence.

DÉGIVREUR :
Dispositif qui combat le givrage soit par réchauffage, soit par procédé pneumatique, soit par procédé chimique. Il fond la glace qui se forme ou favorise son expulsion des surfaces sur lesquelles elle se forme.

DÉGUEULANTE :
Argot vélivole : Synonyme de rabattant ou descendance.

DÉJAUGEAGE :
Action de quitter le plan d'eau pour un hydravion. Synonyme de décollage.

DÉRAPAGE :
Position de vol dissymétrique d'un aérodyne. Se traduit dans un virage où la cadence de virage est trop forte par rapport à l'inclinaison de l'appareil.

DÉRIVE :
Partie verticale de l'empennage. Elle comprend souvent une partie mobile, le gouvernail de direction, qui porte aussi un flettner fixe ou mobile.
La dérive est quelquefois mobile entièrement. Elle est placée en général au-dessus du fuselage, mais comporte souvent une partie au-dessous appelée sous-dérive. Elle peut être entièrement sous le fuselage.
Un appareil peut comporter deux ou plusieurs dérives (bidérive, tridérive).
La forme d'une dérive n'a aucune importance. C'est sa surface qui compte seule.

DÉRIVE (Angle de dérive) :
C'est l'angle que doit provoquer le pilote entre l'axe de son fuselage et sa trajectoire qui doit être confondue avec sa route lorsque le vent n'a pas la même direction qu'elle.
Si le pilote n'adoptait pas cet angle de dérive, il serait déporté loin de sa route.
La dérive est dite positive lorsque la route est à droite de l'axe de l'avion, elle est dite négative lorsque la route suivie est à gauche de l'axe de l'avion. Elle s'exprime en degrés.
L'angle de dérive dépend à la fois de la force (vitesse) du vent et de son orientation par rapport à la route de l'avion.
Il se calcule à l'aide du triangle des vitesses.
Remarque : l'axe de l'avion est toujours dirigé du côté d'où vient le vent.



DÉRIVOMÈTRE :
Instrument permettant de calculer la dérive d'un avion par l'observation d'un repère au sol .

DESCENDANCE :
Contraire de l'ascendance. Elle existe chaque fois qu'il y a une ascendance et à proximité
Synonyme : Rabattant ou, en argot aéronautique, dégueulante.

DÉTHERMALISATION :
Position d'un modèle réduit qu'un dispositif spécial oblige à descendre au bout d'un certain temps, trois minutes en général, pour éviter son évasion.
Le dispositif se dit déthermalisateur, il est du système à mèche incandescente coupant un élastique de retenue du plan fixe qu'un élastique de rappel dresse à 45°, ou du système à minuterie qui agit de même.
Il existe aussi des déthermalisateurs provoquant la sortie de surfaces verticales opposées à l'avancement ou le décentrage de l'appareil (déplacement d'une masse de plomb à l'extrémité d'une aile par exemple).

DEUX AXES : voir axes.

DÉVIATEUR DE JET :
Dispositif qui permet de dévier le jet des réacteurs et même de l'inverser. Il permet donc, soit des changements rapides de direction, soit un freinage très efficace. Invention française.

DIÈDRE :
Angle formé par deux plans.
Angle formé par les deux ailes. On le décompte en mesurant l'angle formé par la demi-droite joignant l'emplanture de la demi-aile et son bord marginal avec l'horizontale. On l'appelle aussi Vé latéral.
Il s'exprime en degrés ou en pourcentage de l'envergure.
dièdre = d ou dièdre = h / L
Si les bords marginaux sont au-dessus de l'emplanture, le dièdre est inverse (inusité en modèle réduit).
Le plan fixe peut avoir du dièdre.



Le dièdre longitudinal (appelé également Vé longitudinal) est l'angle formé entre l'aile et le stabilisateur horizontal.

DISSYMÉTRIE :
Les dissymétries dans un avion ou un planeur peuvent être accidentelles : différence de poids, de longueur, pour chaque demi-aile, différence de vrillage, décentrage de l'aile par rapport au fuselage, vrillage du fuselage, vrillage de la dérive.
Elles peuvent être voulues : flettner, crochet déporté, ailes d'envergure différente.
Sur un avion de vol circulaire, elles sont voulues et nombreuses : demi-ailes de poids et d'envergure différents, volets de braquage différentiel, dérive braquée vers l'extérieur, moteur calé vers l'extérieur.

DOPE :
Nom anglais de l'enduit cellulosique.

DOPING :
Addition de produits que l'on incorpore au carburant pour améliorer ses qualités. Ce sont tous des dérivés nitrés ou nitratés, ils apportent de l'oxygène par voie interne pendant la combustion dans la chambre d'explosion.
Les plus connus sont le nitrobenzène (2%), le nitrométhane (de 5 à 30%), pour les carburants de moteurs à glow-plug, le nitrite d'isoamyle (2 à 4%), le nitrate d'isoamyle (1 à 2%) pour les moteurs à auto-allumage. Par ailleurs, l'acétate d'isoamyle rend le méthanol moins sensible à l'humidité.

DOS (Sur le dos) :
Terme employé uniquement lorsque l'avion vole les roues en l'air et la tête du pilote vers le bas. En général, le pilote s'aperçoit de cette position quand, en levant la tête, il voit le paysage à la place du ciel. Si l'on tient à continuer à voler ainsi, il faut, pour piloter correctement, actionner le manche dans le même sens que les déplacements de l'avion. Réfléchissez : les commandes, sur le dos, sont inversées.
Cette consigne est particulièrement utile aux pilotes de V.C.C. et de radiocommande.

DOUBLE FLUX :
Dispositif qui prélève de l'air dans le compresseur d'un turboréacteur pour l'envoyer directement dans la tuyère d'éjection. Cela augmente la poussée totale du réacteur.

DRAPEAU (hélice en drapeau) :
Position des pales d'hélice telle que leur corde est parallèle à la trajectoire de l'avion. Cette position est adoptée lors de l'arrêt d'un moteur pour diminuer la traînée de l'hélice.

DROITE (et GAUCHE) :
La droite et la gauche d'un avion ou d'un planeur se déterminent par la droite et la gauche du pilote qui est sensé l'occuper et non par l'observation de l'appareil vu de face.
Par exemple quand, au treuillage, le treuilleur voit son planeur s'embarquer de son côté droit, en réalité il s'embarque à gauche.

DURIT :
Nom déposé. Tube nylon ou de néoprène conduisant le carburant du réservoir au moteur.
A proscrire, les durits en caoutchouc. Elles sont décomposées par les hydrocarbures.

 

A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
Q
R
S
T
V
W
Z