5- LE LANCEMENT

Une campagne de lancement, c'est aussi un spectacle, avec sa part d'humain, ses petits drames et ses joies profondes. Sur l'aire de lancement, à mesure que la fébrilité s'estompe, le suspense gagne les spectateurs. Ici, les minutes et les secondes semblent un peu plus longues qu'ailleurs car qu'on ne s'y trompe pas : toutes proportions gardées, chaque lancement aura bien l'allure de celui d'un vaisseau spatial auquel nous ont habitués le cinéma et la télévision !
Aussi, tout autant que la construction, les systèmes de mise à feu et rampes de lancement revêtent-ils une importance cruciale dans la réussite ou l'échec d'un lancement. D'où la nécessité d'apporter un soin tout particulier lors de leur réalisation et de leur mise en place.

 

LES SYSTEMES DE MISE A FEU

L'allumeur :

Il est constitué essentiellement par un fil de Nickel-Chrome de 2/10 ou 3/10 de mm de diamètre. Ce fil est enduit de poudre dans sa partie centrale, type Estes, ou est moulé autour d'un petit morceau de cuivre enduit de poudre type Centuri.
Pour effectuer la mise à feu du moteur, il faut faire passer un courant électrique dans ce fil de Nickel-Chrome pour le chauffer au rouge.

La batterie :

Une pile plate de 4,5 volts neuve peut assurer la mise à feu de quelques moteurs, mais il faut lui préférer une batterie de moto ou d'auto de 6 volts ou 12 volts. Les batteries Cadmium-Nickel 7,2 volts utilisées en radiocommande conviennent aussi. Le voltage importe peu ; c'est le nombre d'ampères débités qui est important. (Résistance de l'allumeur 1,25 ohm, courant nécessaire au rougissement suffisant 3 Ampères).

Le boîtier de commande :

Il nous faut, à l'aide de la batterie, faire rougir l'allumeur placé dans le moteur, en toute sécurité, c'est-à-dire au moment voulu par le responsable du tir, et à ce moment-là seulement.

Il faut obligatoirement ajouter une sécurité dont le responsable du tir garde la clé, clé qu'il ne donne que lorsque la sécurité est respectée (voir le chapitre consacré à la sécurité).

Cet interrupteur de sécurité peut être constitué par un contact à clé récupéré sur une automobile ou un téléviseur, par un interrupteur spécial acheté dans le commerce, ou, modèle économique, par une prise de courant et sa fiche dont les bornes ont été reliées par un conducteur électrique (court-circuit).

La fiche ou la clé étant retirée, le courant ne doit absolument pas passer dans le circuit (il faut se méfier de certains interrupteurs dont la clé peut se retirer lorsque le circuit est fermé).

Ce dispositif rudimentaire de mise à feu peut être amélioré à l'aide de voyants lumineux de 12 volts. On peut aussi y ajouter un fusible et un interrupteur général.

Boitier d'allumage comportant une clé de sécurité :

L'ensemble est intégré dans un boîtier qu'il est facile de réaliser en bois avec une façade en aluminium (ou acheter un coffret destiné à recevoir des montages électroniques).

Prévoir une arrivée et un départ du courant utilisant des fils allongés ce qui vous permettra d'utiliser vos câbles déjà fabriqués (ou de vous dépanner rapidement en cas d'ennuis) .

Défauts de fonctionnement :

a) le voyant d'alimentation ne s'allume pas : voir l'alimentation (fiches, prises, fil, fusible).

b) le voyant de contrôle ligne ne s'allume pas : voir le circuit vers l'allumeur (fiches, prises, câbles, pinces crocodiles reliant le câble à l'allumeur).

c) La fusée n'est pas partie après avoir appuyé sur le poussoir de mise à feu, les voyants d'alimentation et de sécurité sont allumés, le voyant de contrôle ligne est éteint, voir l'allumeur ; si celui-ci est intact, voir les pinces «crocodile» : les nettoyer soigneusement, après avoir retiré la clé de sécurité.

d) La fusée n'est pas partie après avoir appuyé sur le poussoir de mise à feu, tous les voyants sont allumés : vérifier que les pinces «crocodile» ne soient pas en court-circuit.

 

LA RAMPE DE LANCEMENT

Le système le plus simple est constitué par une corde à piano de 30/10 de mm de diamètre plantée dans une planche support. Le tube-guide placé le long de la fusée est enfilé sur cette tige rigide et droite qui doit avoir une longueur d'environ 75 cm.

Petit perfectionnement, qui permet d'incliner la rampe lorsque le vent souffle : comme le montre la photo, articulation de la tige sur une cornière par l'intermédiaire d'une vis et d'un écrou papillon, et système pare-flammes.

Angle d'inclinaison, ou site, compris entre 60° et 90°.

Système sophistiqué : même principe que ci-dessus, mais avec un déflecteur de gaz d'échappement incliné et système de branchement de l'allumeur incorporé permettant d'utiliser un câble électrique muni de fiches mâle et femelle.

Ces rampes de lancement présentent un inconvénient : elles obligent à munir les fusées d'un tube-guide, avec les conséquences suivantes :
- augmentation du maître couple
- création d'une traînée parasite dissymétrique
- création de frottements au départ.

On peut remédier à ces inconvénients en utilisant 3 ou 4 guides à l'intérieur desquels la fusée glisse à frottement très doux (comme pour les grandes sœurs expérimentales).

Ces guides seront fabriqués en métal (fer plat de 30 ou 40/10 de mm) ou même en contreplaqué de 6 ou 8 mm d'épaisseur.

 

AIRE DE LANCEMENT, ZONE DE SAUVEGARDE

L'aire de lancement doit être une surface plane et dégagée d'au moins 50 m de côté (terrain de football). Le gabarit de lancement est établi le plus possible dans le vent, en fonction des impératifs de sauvegarde en cas de retombée en chute libre de la pointe ou du moteur. Le secteur interdit doit avoir :
- une ouverture de 30° de part et d'autre du gisement de la rampe ;
- une longueur (L) fonction du moteur.

Pendant chaque lancement, ce gabarit est interdit à toute personne.

 

 

COMPTE A REBOURS

Un compte à rebours minimal de 10 secondes doit être effectué pour prévenir les spectateurs et les équipes de lancement.

 

INCIDENT

En cas de non-allumage ou de chute en sortie de rampe, personne ne doit toucher une fusée avant un délai correspondant au fonctionnement de la charge d'éjection.